Dans le monde du branding, l’imitation est un piège subtil. Observez les entreprises d’un même secteur : combien d’entre elles vous semblent réellement différentes au premier coup d’œil? Même ton visuel, même discours, mêmes stratégies. Pourquoi?
Un mot résume tout : la paresse.
Cette loi universelle du moindre effort pousse les marques à copier ce qui semble fonctionner, à suivre la tendance plutôt qu’à la créer. Pourtant, imiter en branding, c’est diluer son identité, perdre en clarté et devenir invisible dans un marché saturé.
La tentation du raccourci — quand la peur du risque tue la créativité
L’humain est programmé pour économiser son énergie. Ce réflexe, hérité de l’évolution, nous pousse à choisir les chemins connus. En affaires, cela devient une habitude d’imitation : adopter les codes visuels du concurrent, reprendre ses mots-clés, ses messages, ses formats.
Mais ce confort a un prix : il freine la différenciation de marque.
Il empêche de créer une marque distinctive et d’installer une perception unique dans la tête des clients.
Imiter n’est pas toujours mauvais : depuis la préhistoire, nous innovons en observant la nature. Le biomimétisme a inspiré le velcro, les ailes d’avion et même la forme des trains à grande vitesse. Mais dans le contexte d’une marque, copier sans comprendre, c’est se couper de sa propre essence. On finit par se fondre dans la masse — et une marque floue, c’est une marque oubliée.
Imitation et branding — une limite à la singularité
Pour les entrepreneurs et les PME, la tentation est grande : suivre les modèles à succès, appliquer les recettes d’autrui, reproduire ce qui semble fonctionner.
Mais la vraie question est :
Voulons-nous être une copie de plus… ou une marque qui ose exister par elle-même?
Créer une marque distinctive, c’est accepter l’inconfort du doute et du risque. C’est refuser la facilité du “comme tout le monde” pour assumer une voix unique, une vision singulière, une identité ancrée.
Comment sortir du piège de l’imitation (4 pistes concrètes)
1. Revenir à l’essentiel
Clarifiez votre raison d’être, vos valeurs et votre intention. Ce sont vos repères identitaires.
Sans fondations solides, toute tentative de différenciation reste superficielle.
2. Oser l’inconfort
Le doute, l’incertitude et même l’échec sont les terrains de la création.
Les marques audacieuses ne copient pas — elles explorent.
3. Observer sans copier
S’inspirer, oui. Copier, non.
L’observation devient puissante quand elle mène à l’adaptation et à la transformation.
4. Valoriser la différence
La différence n’est pas un risque à éviter, mais un levier à activer.
C’est ce qui rend votre marque reconnaissable et mémorable.
Exemples de marques qui ont refusé d’imiter
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Le Cirque du Soleil : a réinventé l’art du cirque en éliminant les animaux et en mettant l’humain au centre de l’expérience.
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Patagonia : prône la sobriété et freine volontairement la consommation pour mieux incarner son engagement environnemental.
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Netflix : a brisé le modèle télévisuel classique en créant le divertissement à la demande.
Ces entreprises ont compris qu’une marque forte ne suit pas les codes. Elle les redéfinit.
Oser être soi — la seule vraie audace de marque
Et si la vraie audace, c’était simplement d’être soi ?
Être soi, c’est offrir à sa marque la clarté et la cohérence nécessaires pour devenir reconnaissable, mémorable et durable.
Alors, à vous de choisir :
Imiter ou créer ?
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Auteur:
Martin Ducharme
Stratège en valorisation de marque
